Ouverture d’une micro brasserie de kombucha
Publié le 7/01/2020
Le kombucha reste pour l’instant, en France, une boisson relativement confidentielle. Il est pourtant très populaire dans d’autres pays, où les consommateurs lui trouvent des vertus thérapeutiques. C’est le cas au Canada, que Charles Dumeignil est allé découvrir pendant deux ans avec compagne et enfant.
Salarié dans le marketing, la communication et l’événementiel, le Phalempinois souhaitait vivre d’autres expériences. « L’idée était d’alterner entre voyages et travail, pour financer. » Pari réussi. Parmi les révélations, le kombucha. Cette boisson rafraîchissante peut être déclinée en de nombreuses
saveurs.
Une nouvelle aventure
« Ça m’a tellement plu que j’ai décidé d’en faire moi-même, chez moi, des petites quantités de 2 litres. » Charles Dumeignil ne le sait pas encore mais c’est là le début d’une nouvelle aventure. Il avance étape par étape, perfectionne ses recettes…
Alors que le retour en France se profile, Charles Dumeignil est à la croisée des chemins : « Je ne voulais pas repartir dans ce que je faisais avant et entreprendre a toujours été ancré en moi… Il faut surtout faire appel à son courage pour se lancer ! »
Avant de rentrer, il participe à une masterclass proposée par une importante brasserie de kombucha d’Amérique du Nord. La formation le conforte dans son idée de créer sa propre brasserie.
L’Indispensable
De retour à Phalempin en 2018, le trentenaire décide d’appeler sa brasserie L’Indispensable kombucha. Un clin d’oeil au nom du magnifique four à
pain, fabriqué dans un bâtiment que les parents de Charles Dumeignil laissent à sa disposition pour développer son activité, et où se trouvait jadis une
boulangerie. L’Institut National de laPropriété Industrielle (INPI) considérant que le nom pourrait s’avérer trompeur, la boisson sera commercialisée sous le nom de Loven Kombucha.
En juillet 2019, Charles Dumeignil intègre l’incubateur d’entreprise Euralimentaire, un vrai coup de pouce pour la création et la motivation. Charles Dumeignil a pris le temps de bien élaborer ses trois premières recettes et, mi-novembre, il disposait de tout le matériel nécessaire à la production
et espérait pouvoir commercialiser ses boissons à partir de ce mois de janvier.
« Loven Kombucha sera disponible dans les magasins, les restaurants et les bars, en bouteilles de 33 et 75 cl, mais aussi à la pression » (la production passe forcément par des fûts). C’est d’ailleurs l’un des aspects très intéressants du kombucha : considéré comme un substitut au soda en beaucoup moins
sucré, sa version houblonnée peut aussi tout-à-fait remplacer une bière alors qu’elle ne contient pas d’alcool, ou alors quelques traces dues à la production.
La boisson est donc à même de séduire un très large public.
Le brasseur avoue en consommer 1 litre par jour sans problème. Les effets probiotiques ? « J’appelle ça un soda bon pour la santé ! », s’amuse Charles
Dumeignil, précisant que plusieurs de ses proches ont ressenti les effets bénéfiques sur leur corps.
500 litres par semaine
Si tout va bien, la brasserie produira 500 litres de kombucha par semaine, alors qu’elle est a priori la seule de la région. « Il y de gros producteurs en Grande-Bretagne et au Portugal, mais c’est aussi un marché où il y a beaucoup de dérives… » La brasserie L’Indispensable propose pour sa part un kombucha naturel, fidèle et à l’original et qui devrait passer bio en 2020 (les producteurs des matières premières ne sont pas toujours faciles à trouver localement).
Il y a fort à parier que la première difficulté de Charles Dumeignil pourrait être de ne pas être en mesure de répondre à la demande !
D’où vient le kombucha ?
Le kombucha, appelé aussi « champignon de longue vie » est connu en Chine depuis 2200 ans. Son origine semble être l’Extrême Orient (Chine, Corée et Japon). Cette boisson mystique y était appréciée pour ses effets sur le corps et l’âme, et certains la consommaient avec l’espoir d’obtenir l’immortalité.
C’est quoi ?
Le kombucha est une boisson préparée à partir d’une infusion sucrée de thé noir et/ou de thé vert et qui a fermenté durant quelques jours à bonne température avec une colonie symbiotique de bactéries et de levure. La souche de kombucha fermente en se nourrissant du sucre, qu’elle transforme en alcool puis en acides, permettant d’obtenir une boisson naturellement pétillante, riche en probiotiques (idéal pour les intestins), en acides organiques bons pour le foie et qui renforcent le système immunitaire, en vitamines, en enzymes et en antioxydants.